You are currently viewing Cameroun : Les efforts de l’ADEV en matière d’éducation à la paix

Cameroun : Les efforts de l’ADEV en matière d’éducation à la paix

L’ADEV a mené de nombreuses actions au Cameroun sur l’éducation à la paix.

Le Cameroun : un foyer de tensions

Le Cameroun depuis près d’une décennie, fait face à l’émergence de nombreux foyers de conflits qui met à mal la paix sociale et à des conséquences néfastes sur la vie des millions de citoyens. Si le Cameroun a connu une période significative de paix durant la première décennie du XXIème siècle, au point de se vanter devant les plus grandes instances mondiales d’être « un havre de paix », il n’est pas exagéré de dire aujourd’hui que ce pays jadis stable et sécurisant est devenu en l’espace d’une décennie un endroit à risque avec des foyers de tensions et de conflits multiformes.

Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, aucune région n’échappe plus aux tensions interethniques et aux conflits armés.

Les incursions de la secte islamique Boko-Haram dans le Nord à partir de 2014

C’est ainsi qu’à partir de 2014, les prémices d’une fragilisation de la paix sociale sont apparues avec les incursions de la secte terroriste Boko-Haram à l’Extrême-Nord camerounaise faisant de nombreuses victimes quotidiennement.

La partie anglophone se plonge dans une crise qui aboutit à la guerre

Deux ans plus tard, encore sous le feu des exactions de Boko-Haram, le Cameroun va entrer dans une autre guerre, cette fois-ci dans sa partie anglophone. En effet, les répressions violentes envers les anglophones du Nord-ouest et Sud-ouest vont radicaliser de nombreux acteurs et ces derniers vont s’engager dans des groupes de rébellion, défiant au passage l’autorité du Cameroun sur leur partie du territoire. Depuis lors, les violences au sein de ces deux régions n’ont cessé de s’accentuer, créant ainsi des groupes armés avec pour nom « Les Ambaboys ». Cette situation a davantage créé des conflits entre l’armée camerounaise et les groupes armés rebelles, et qui a pour principales conséquence, des milliers de personnes mortes ainsi que près d’un million de déplacés internes et externes.

 manifestation des anglophones à Bamenda
Manifestation des anglophones à Bamenda

 

La crise post-électorale à partir de 2018

Déjà dans un contexte de crises multiformes, les élections présidentielles de 2018 vont aussi contribuer avec le concours des hommes politiques, à fragiliser le vivre-ensemble. Ces élections ont été marquées par des manifestations anti-gouvernementales, des discours de haine et tribalistes envers des communautés ethniques et ont plongées le Cameroun au bord d’une véritable crise sociale.

Crise post électorale
Crise post électorale

Face à cette situation alarmante, la société civile camerounaise s’est mobilisée afin de trouver des issues pour favoriser un retour de la paix. L’ADEV (Association des Acteurs de Développement), n’a ménagé aucun effort pour participer, non seulement aux côtés des autres acteurs, mais aussi à travers de nombreuses initiatives internes au retour de la paix sociale. Ainsi l’ADEV a :

– mis sur pied depuis 2015, le programme MELP (Malala Entrepreneurship and leadership Program) qui vise non seulement à développer chez les élèves du secondaire l’esprit de leadership et d’entreprenariat, mais aussi à faire de ces derniers de ambassadeurs de la paix, gage de la prospérité. A ce jour, rendu à sa troisième édition, le programme a déjà sensibilisé 6 300 élèves et a formé 300 élèves dans le leadership, la préservation de la paix, le développement durable et l’entreprenariat.

MELP sensibilisation
MELP sensibilisation

– participé à la première convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun en juillet 2021 ;

–  accepté l’invitation à former les volontaires du Yali Peace Corp sur : « le rôle des jeunes/femmes camerounaises dans la promotion de la bonne gouvernance et du traitement pacifique des conflits au Cameroun » le 28 mai 2021. La formation portait non seulement sur la participation des jeunes au leadership et au processus démocratique pour lutter contre l’extrémisme violent (CVE), mais aussi sur la favorisation de la bonne gouvernance et la construction d’une démocratie durable.

– pris part de manière active à la réunion des acteurs non gouvernementaux sur la sécurité et le terrorisme dans la CEDEAO qui s’est tenue du 26 au27 Août 2019 à Niamey au Niger. Cette réunion avait pour objectif de stimuler les suggestions et recommandations des acteurs civils, et sensibiliser et impliquer les acteurs civils, dans la sécurité régionale, notamment dans la lutte contre le terrorisme et les conflits intercommunautaires, pour une paix durable dans la région.

la Directrice Exécutive de l’ADEV représentante du Cameroun
la Directrice Exécutive de l’ADEV représentante du Cameroun

–  en association avec d’autres organisation de la société civile jeune a participé à l’organisation de mai à juillet 2019 une campagne sur les discours de haine dénommée Let’s stop hatespeech campaign avec l’appui du Système des Nations Unies au Cameroun. Le but était de sensibiliser les jeunes sur les réseaux sociaux et dans les communautés sur les conséquences des discours de haine. Deux activités ont meublé cette campagne : la sensibilisation et un concours de création artistique. Le concours consistait à proposer un dessin, une vidéo, un poème pour éduquer ses pairs à la culture de la paix.

– participé activement de mars 2020 à juin 2021 au Youth United for Peace in Cameroon – Addressing the Drivers to Hate Speech and Radicalization porté par le USG alumni avec le soutien du gouvernement Américain au travers l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun.  Ce projet avait pour but de renforcer la cohésion sociale et la participation des jeunes à la préservation de la paix et du vivre ensemble en développant la sensibilité des jeunes leaders d’étudiants contre les discours haineux et la désinformation et créant ainsi un réseau d’acteurs volontaires pour lutter contre la désinformation et les discours haineux en milieu universitaire.

Youth United for Peace a donné aux anciens de l’USG une plate-forme pour influencer positivement leur communauté, en sensibilisant aux effets néfastes du discours de haine et des fausses nouvelles tout en renforçant la capacité des jeunes Camerounais à servir de médiateurs pour la paix. Ce projet a renforcé les réseaux de programmes d’anciens bénéficiaires des bourses et programme du gouvernement américain entre eux pour relever les défis critiques auxquels le pays est confronté, fourni aux influenceurs émergents des alternatives à la violence dans la résolution des conflits et des compétences pour mettre en œuvre ces alternatives dans leurs contextes locaux, il a aidé également à promouvoir la culture en ligne de partage d’informations responsable, l’inclusion et tolérance pour contrer la prolifération des discours de haine et des fausses nouvelles qui divisent.

Toutes ces actions entreprises, soutenues ou encouragées par l’ADEV ont pour objectifs de trouver des solutions à ces multiples crises. Aussi, elles permettent de former une jeunesse porteuse des valeurs de paix.

Par Félicité Djoukouo