Dakar, capitale de l’éducation des filles et des femmes aux sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM)

Par Michel ABASSA

Du 12 au 16 novembre 2018, la capitale du Sénégal a accueilli à l’Hôtel Ngor Diarama, plus de 120 participants, représentants 12 pays d’Afrique subsaharienne à une formation régionale sur le thème : Déchiffrer le code : une éducation STEM de qualité tenant compte du genre. Cette formation s’appuie sur le rapport de l’UNESCO, Déchiffrer le code, l’expérience de TeachHER, un partenariat public-privé dirigé par la Mission des Etats-Unis auprès de l’UNESCO et ses partenaires.

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Qui étaient les organisateurs et intervenants dans cette formation ? 

L’UNESCO et ses partenaires, avec le soutien du Gouvernement sénégalais et le soutien financier du Gouvernement japonais sont à la base de cette initiative. C’est ce qui a justifié la présence de personnalités et Officiels des organisations internationales et des membres du Gouvernement du Sénégal.C’est ce qui explique aussi, la diversité des formateurs et facilitateurs, puisés parmi les meilleurs pour mettre en place une formation efficace et adaptée pour les systèmes éducatifs respectifs des pays participants. Entre autres :

  • Les experts du Centre pour l’enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie en Afrique du Kenya (CEMAESTA) ;
  • Les experts de l’Institut Français pour l’Education et la Formation (L’IFEF) ;
  • Les experts du centre International pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique de l’Union Africaine;(UA/CIEFA);
  • Les formatrices du forum des éducatrices africaines (FAWE) ;
  • Les experts de Microsoft ;
  • Les scientifiques et chercheurs des ministères de l’éducation nationale (MEN) et de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation du Sénégal (MESRI).

Quel était le statut des participants ?

 Le statut des participants était aussi très important, puisqu’il obéissait à une sélection préalable et équilibrée des participants en cohésion avec leurs fonctions dans la hiérarchie de l’administration scolaire de chaque pays. On y retrouvait dans ces équipes pays, la crème des responsables pays de formation et d’encadrement des enseignants en sciences, technologie, ingénierie, et mathématiques (STEM) : inspecteurs généraux, nationaux, régionaux, directeurs de la formation initiale, de la maternelle, du primaire et du secondaire, croisés aux spécialistes de l’égalité entre les genres. En somme, des personnels de service actif dans un équilibre en nombre égal d’hommes et de femmes étaient en formation dans la première capitale d’Afrique noire francophone.

Quels sont les enjeux de la problématique des STEM en éducation, liés au genre en Afrique noire ?

De Jomtien en 1990, à Dakar en 2000, en passant par Incheon en 2015, les données statistiques relèvent une amélioration significative en éducation dans les pays d’Afrique subsaharienne malgré des variations en fonction de chaque pays. On relève cependant une préoccupation majeure et persistante : la faiblesse de la participation et des résultats des filles dans les études de sciences, technologies, ingénierie et mathématiques. Le rapport de l’UNESCO démontre que ” les STEM sous-tendent le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’éducation aux STEM peut apporter aux apprenants les connaissances, les compétences et les comportements nécessaires à des sociétés inclusives et durables”. Jusqu’à présent, moins de 25% de filles poursuivent des études en santé et bien être en Afrique, moins de 50% poursuivent des études en sciences naturelles, mathématiques et statistiques. En ingénierie, fabrication et construction et en TIC les statistiques ne sont pas toujours disponibles.

“Déchiffrer le code” consiste à décrypter”” les facteurs qui entravent ou facilitent la participation, la réussite et la rétention des filles et des femmes dans l’éducation aux STEM et, en particulier, ce que peut faire le secteur de l’éducation pour promouvoir l’intérêt et l’engagement des filles et des femmes dans l’éducation aux STEM et finalement dans les carrières STEM”.

Quelles sont les résolutions et attentes des organisateurs à l’issue de cette formation ?

La résolution finale des organisateurs est que chaque équipe pays, puisse élaborer un plan d’action réaliste et réalisable pour attaquer et tacler les différents aspects de l’éducation aux STEM liée aux genres. Cette entreprise systémique nécessite une intervention conjuguée, une co-construction des stratégies qui intègrent les différentes parties prenantes en éducation notamment :

  • Les leaders politiques (niveau culturel, juridique et financier)
  • Les leaders femmes(modèles)
  • Les communes (tenir un fichier statistique, suivi -évaluation))
  • Les autorités traditionnelles et religieuses (sensibilisation)
  • Les parents (sensibilisation)
  • Les enseignants (formation à la pédagogie liée au genre : préparation et conduite des leçons, communication non violente et relationnelle, planifications, manuels, supports et matériel didactique).
  • Les élèves (sensibilisation)
  • Les syndicats (sensibilisation, suivi-évaluation)

Après cinq jours intenses de formation, la grappe des participants s’en est allée en toute confiance, chapeau au pays de la Terranga pour cette marque de chaleur, d’accueil et d’hospitalité, chapeau à l’UNESCO pour l’attention, la formation et le souci constant de l’amélioration de la qualité des systèmes éducatifs .