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Photo de Rod Long sur Unsplash.

L’écho des savoirs ancestraux : Présentation du site ‘Potentiel autochtone’

Par Christian Asse, article édité par Ben Wandivinit

Dans cet article, nous présentons un aperçu du site Potentiel autochtone créé par Christian Asse. C‘est une ressource clé qui souligne le rôle vital des connaissances autochtones dans le développement durable. Il se focalise sur l’éducation et la gestion écologique des territoires ancestraux.

En effet, le site se base sur deux axes:

  1. Il vise à intégrer les connaissances autochtones dans l’enseignement au profit de l’atteinte de certains objectifs de développement durable.
  2. Il met en lumière le rôle des autochtones dans la gestion des aires protégées et les pratiques économiques durables associées.

L’importance actuelle des savoirs autochtones

La rareté actuelle des ressources et le changement climatique nous poussent à chercher des solutions durables. Une des pistes pourrait être représenté par les savoirs des communautés autochtones, qui ont su préserver leur environnement, vivant en harmonie avec la nature. Cette harmonie provient d’une compréhension des écosystèmes et d’une gestion avisée des ressources, valorisant l’entraide et le respect de la terre.

Résilience et adaptation des savoirs ancestraux

Ces peuples se sont adaptés à des climats extrêmes, comme les jungles, déserts et étendues glaciales. Ils ont acquis, de génération en génération, des savoirs uniques sur leurs milieux. Ces connaissances englobent des pratiques agricoles, de cueillette et de chasse , ainsi que médicinales, qui ont permis de maintenir les écosystèmes en bonne santé.

Exemple d’une pratique agricole durable: Les qochas, dans les hauts plateaux péruviens qui représentent des bassins cultivés. Photo par Terra Peru.

Leur connaissance s’ajuste aux changements technologiques, économiques et climatiques. Elle souligne l’importance de la conscience écologique et de la conservation. Les images satellite d’Amérique du Sud le démontrent. Les zones habitées et gérées par les autochtones sont moins touchées par la déforestation et les incendies.

Reconnaissance internationale et intégration dans l’éducation

Le savoir traditionnel, autrefois sous-estimé, est désormais reconnu pour son rôle dans l’équilibre écologique. Des instances, comme la COP 27, reconnaissent sa valeur dans la lutte contre le réchauffement  climatique. Certainsscientifiques proposent de l’intégrer dans l’éducation, pour préparer les futurs leaders aux défis environnementaux. Il est crucial qu’ils comprennent tous les aspects d’une transition écologique réussie, intégrant les apports des savoirs traditionnels.

Un programme d’activités proposé pour un cadre scolaire ou associatif

Le site propose un programme d’activités éducatives adapté aux écoles ou aux associations. Plusieurs pays renforcent leur enseignement sur le climat, la biodiversité et la durabilité. C’est le cas en France avec les propositions du Conseil Supérieur des Programmes de 2020. L’UNESCO promeut aussi des programmes contre le changement climatique, ainsi que pour réduire la violence et pour l’égalité, via l’éducation.

Liaison des savoirs autochtones avec les Objectifs de Développement Durable

Le but du site est de montrer des pratiques autochtones utiles pour relever les défis des Objectifs de Développement Durable (ODD). Ces pratiques sont organisées en séries de leçons, liées à certains ODD significatifs. Les connaissances autochtones présentées sont choisies pour leur pertinence avec les ODD suivants :

  • Des méthodes agricoles résilientes et des systèmes de production durables ;
  • La protection, l’utilisation rationnelle et la restauration des ressources en eau ;
  • La promotion de communautés résilientes, durables et paisibles ;
  • Les stratégies pour prévenir, limiter et s’adapter aux changements climatiques ;
  • La préservation et la restauration des écosystèmes terrestres.

Avantages locaux et internationaux de la valorisation des savoirs traditionnels

Mettre en valeur ces savoirs bénéficie aux communautés locales et à un niveau plus large, régional et international.

  • Localement, ces activités permettent de valoriser le patrimoine culturel des élèves autochtones, et dans un contexte interculturel, les élèves non-autochtones peuvent le découvrir et l’apprécier.
  • Au niveau international, un savoir traditionnel d’ailleurs peut être considéré comme intéressant et perçu en tant qu’outil de développement durable, en association avec des savoirs scientifiques.

Techniquement, pour chaque thème, les activités sont organisées pour permettre aux enseignants de présenter, analyser et intégrer les concepts, en complément des programmes nationaux.

Activité de reboisement avec les enfants d’ une école au Maroc. Photo par Slow Food Maroc.
Activité de reboisement avec les enfants d’ une école au Maroc. Photo par Slow Food Maroc.

Les objectifs spécifiques du programme sont :

  • Des objectifs de connaissance : comprendre les enjeux des ODD, découvrir des techniques autochtones pour préserver l’environnement, et comprendre le mode de vie des communautés.
  • Des objectifs socio-émotionnels : prendre conscience de l’impact de la société sur la biodiversité, vivre en harmonie avec son environnement, et s’inspirer des modes de vie autochtones pour un futur durable.
  • Des objectifs comportementaux : se sentir responsable des impacts environnementaux, promouvoir la prévention et la résilience, et valoriser les solutions durables traditionnelles ou modernes.

Le rôle des autochtones dans la gestion des aires protégées et les pratiques économiques durables associées

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ces aires protégées, qui couvrent actuellement 17% des terres et 10% des mers, sont cruciales pour la biodiversité. La COP 28 vise à augmenter cette couverture à 30% d’ici 2030. Cependant, ces zonessont menacées par le changement climatique et les activités humaines, et souffrent souvent d’une gestion insuffisante.

Les peuples autochtones vivent dans 80% des régions les plus riches en biodiversité, incluant la majorité des aires protégées. Leurs connaissances traditionnelles les rendent essentiels à la conservation des écosystèmes. Des études ont démontré que leur présence réduit la déforestation et le braconnage, aidant ainsi à préserver la biodiversité. Leur rôle de gardiens de la biodiversité est reconnu scientifiquement, ce qui souligne l’opportunité de les inclure dans la gestion des aires naturelles protégées.

La présence de peuples autochtones réduit la déforestation et le braconnage, aidant ainsi à préserver la biodiversité. Photo de Justus Menke sur Unsplash.
Forêt primaire en Amérique centrale. Photo de Free Pic.

Le Congrès mondial de la nature a ainsi adopté la Résolution 1.53, qui promeut :

  • La reconnaissance des droits autochtones sur leurs terres et ressources dans les aires protégées;
  • La reconnaissance de la nécessité d’accords préalables à la création d’aires protégées sur leurs territoires;
  • La participation et la consultation des autochtones dans la gestion et les décisions affectant ces territoires.

La  construction d’une relation gagnant/gagnant entre préservation de la biodiversité et développement économique

L’ensemble des communautés autochtones représentent 4,5% de la population globale et 10% des plus pauvres de la planète.  De nombreux autochtones se trouvent donc en fragilité culturelle et économique. La stratégie vise à relier les besoins des aires protégées et des communautés. Elle promeut l’utilisation de connaissances et métiers traditionnels pour la restauration écologique et propose des activités économiques durables telles que l’agroforesterie, l’aquaculture, la pêche, l’artisanat, l’herboristerie et l’écotourisme.

La possibilité d’adapter une formation professionnelle pour les jeunes autochtones

Pour les jeunes autochtones, une formation professionnelle adaptée peut être un outil puissant pour la conservation de l’environnement et le développement communautaire. Les métiers verts peuvent être valorisants et attractifs, offrant une raison de rester et de prospérer dans leur environnement. Les programmes de formation doivent intégrer les techniques appropriées et respecter les valeurs culturelles autochtones.

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