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Formation des syndicalistes le 9 mai 2022 à l'USTN

Formation des syndicalistes du Niger aux principes de la planification en éducation

Formation des syndicalistes du Niger aux principes de la planification en éducation

Le projet FORSYNC

FORSYNC est un projet de formation syndicale né en 2020. On compte parmi ses réalisations:

  1.        Plusieurs articles déjà publiés sur le Blog de MeridiE;
  2.        Soumission du projet au GPE pour chercher un financement
  3.        Académie syndicale en ligne  pour les syndicats de la RDC et du Togo;
  4.        Tutoriels sur le suivi-évaluation en RD Congo;
  5.        Tutoriel sur le suivi-évaluation au Benin (Chaîne youtube)
  6.        Présentation sur le dialogue social à la conférence CIES 2021 avec l’Internationale de l’Education (IE) et l’UNESCO.

La formation à la planification

Après des échanges, il a été jugé opportun d’organiser une formation à la planification à destination des syndicalistes enseignants du Niger, en format hybride (présentiel et distanciel).

 La formation s’est déroulée le 9 mai 2022 au siège social de la centrale syndicat USTN (Bourse de travail) à Niamey. La formation a eu la participation de 24 personnes (soit 29% de femmes) de différents syndicats qui ont comme profession enseignants, certains occupent aussi la fonction de conseiller pédagogique.

Les intervenants du projet FORSYNC étaient Garba BARAOU (USTN/NIGER), Jacques TATY (FENECO/RDC, Maoudi JOHNSON (Bénin) et Pierre VARLY (MeridiE/France). La formation s’est déroulée en présentiel pour les syndicalistes, préparée et appuyée par sur place Monsieur Garba Garoua et à distance pour les intervenants. Aicha SIDI n’a pas pu être présente mais elle a contribué à la préparation de la formation.

L’historique des plans sectoriels

Depuis le Forum de Dakar en 2000 et suite aux déclarations faites par le représentant de la Banque Mondiale, l’élaboration d’un plan sectoriel d’éducation (PSE) est devenue une priorité dans de nombreux pays.

La planification sectorielle est un processus qui consiste à gérer la politique en définissant : les objectifs recherchés, comment atteindre ces objectifs, les rôles et responsabilités des différents acteurs, le calendrier, l’estimation des moyens à mettre en œuvre et des coûts (modèle de simulation), les modalités de suivi et contrôle.

Les concepts et outils clés de la planification

 

Un plan sectoriel d’éducation (PSE) est, par nature, un instrument de politique nationale, élaboré sous la responsabilité du gouvernement, offrant une perspective à long terme du système éducatif du pays, et comprenant une série cohérente de stratégies réalisables, conçues pour atteindre les objectifs fixés et surmonter les difficultés.

Le cadre de résultats

Un cadre de résultats est un tableau d’indicateurs avec des valeurs de base, des cibles à atteindre et des objectifs intermédiaires, tels que le montre l’exemple ci-contre du Niger.

Il va aussi servir à suivre la réalisation du plan sectoriel.

Le modèle de simulation financier

Comme son nom l’indique, un modèle de simulation financier permet de tester plusieurs scénarios de politique éducative en termes de coûts et de ressources à prévoir.

Un modèle de simulation est généralement un fichier Excel qui relie plusieurs données entre elles. Par exemple, le salaire moyen des enseignants par catégorie, multiplié par leur nombre donne la masse salariale des enseignants. Le principe est simple : simuler des politiques éducatives et voir le coût.

La participation de la société civile à la planification : un rôle à définir

Le cas du Niger

Les syndicalistes présents ce jour ont eu à cœur de parler de la participation des syndicats aux processus de planification au Niger. Certes les syndicats sont invités à certaines réunions, mais il s’agit souvent de valider des documents, sans être associé en amont. Encore faut-il avoir les compétences nécessaires et comprendre comment se monte un budget du secteur de l’éducation par exemple. Ils ont aussi signalé que la coalition de la société civile était active et intégrée dans certains processus de décision, sans que les syndicats soient forcément très bien représentés.

Le cas de la RDC

Depuis la promulgation de la loi n°14/004 du 14 février 2014 sur l’enseignement national avec la mise en exergue de partenariat dans le secteur éducatif, les Organisations de la Société Civile (OSC) de la RDC participent activement à toutes les étapes de la politique éducative.

La question des compétences à acquérir par les OSC reste un élément très important pour une participation de qualité.

Le cas du Bénin : le groupe local de l’éducation

Au Bénin, la situation est différente. Un groupe local de l’éducation a été créée. La composition du GLE est :

       Les partenaires Techniques et Financiers (nombre à déterminer par le chef de file)

       les ministères en charge de l’éducation  (DC, DAC, SGM, DPP, DRFM);

       le ministère en charge du développement (DC ou son représentant, DGPD) ;

       le ministère en charge des finances (DC ou son représentant, Coordonnateur CSPEF) ;

       le Secrétariat Technique Permanent du PDDSE (Deux membres du comité national d’actualisation et une personne ressource)

       les ONG (représentant ONG de CBO/EPT) ;

       les syndicats (représentant syndicat de CBO/EPT);

       le secteur privé (représentant CCIB, Patronat) ;

       les associations des parents d’élèves (01 membre par fédération).

 

Un point sur la situation des enseignants au Niger

Les participants ont apporté des contributions sur la carrière et les conditions de travail des contractuels au Niger.

L’enseignant fonctionnaire bénéficie d’un plan de carrière prévu par le statut de la fonction publique, tandis que son collègue contractuel, lui, n’a aucune perspective. Son seul espoir est le reversement dans la fonction publique ou l’admission aux tests de recrutement qu’elle organise.

Bien que des efforts soient fournis par les autorités actuelles pour pallier ce problème en promettant d’élaborer un plan de carrière pour les contractuels, cette question reste toujours sans suite.

Depuis 6 ans, le paiement du salaire de l’ensemble des contractuels est confié à Niger Poste qui ne dispose pas de bureau dans certaines localités et manque parfois de liquidités. Conséquence : les enseignants contractuels des zones reculées consacrent plusieurs jours à l’encaissement de leurs salaires en abandonnant leurs classes.

Un enseignant fonctionnaire du plus bas niveau, à savoir l’instituteur-adjoint, commence sa carrière avec un salaire mensuel net de 151.000 Francs CFA (environ 230 euros)- y compris les avantages-, tandis que le contractuel touche un pécule de 75.000 FCFA (environ 114 euros). Pour d’infos lisez cet article.

L’intérêt de maîtriser le modèle de simulation

 

On le voit bien, l’amélioration des conditions salariales, de paiement et de carrière des enseignants contractuels passe par une bonne planification. Les autorités ont mentionné par exemple un plan de résorption des enseignants contractuels. Pour réaliser une telle mesure, il est nécessaire de bien planifier et de prévoir les ressources nécessaires etc… 

A travers un cas très simple et à partir des informations fournies par nos camarades nigériens, nous avons élaboré ensemble un modèle de simulation simplifié. Cet exercice, réalisé en très peu de temps, a marqué les esprits.

Les compétences à acquérir

Tous les participants et intervenants ont indiqué le besoin de compétences à acquérir et/ou à renforcer sur :

·       Le processus d’élaboration de budget

·       La planification

·       Les indicateurs de l’éducation

·       Les modèles de simulation

·       Les TICS.

L’équipe FORSYNC est à pied d’oeuvre pour préparer une suite à cette formation à destination du noyau dur des syndicalistes.