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La parole aux syndicats : échanges avec la Fédération des Syndicats de l’Enseignement du Togo

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Cette deuxième publication sur la FESET est un échange entre notre contributrice Aicha Sidi Geraldo et les membres de la fédération, qui a eu lieu au Togo, le 20 juillet 2020

Équipe FESET
Membres de l’équipe de la FESET

Partie 2

AG : Quelles sont les actions du syndicat (avant le COVID) ?

Aux termes des  échanges avec les représentants du gouvernement pour un meilleur exercice du métier dans un climat apaisé au sein du Cadre Permanent de Concertation (CPC) où la FESET est membre avec sept autres fédérations de syndicat et une coordination de syndicats d’enseignants, il a été :

  1. élaboré et adopté le texte portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement;
  2. conclu le 18 mars 2018, au terme du travail du comité tripartite un protocole d’accord qui a :

a. consolidé les plus importantes mesures engagées par l’Etat au cours de l’année 2009 pour répondre aux préoccupations et aux revendications des enseignants du secteur public, en particulier :

  • L’instauration des primes de rentrée et de bibliothèque ;
  • L’octroi d’une prime spécifique d’incitation à la fonction d’enseignant ;
  • Le recrutement spécial dans la fonction publique d’environ 5.000 enseignants volontaires, en plus des recrutements annuels périodiques ;
  • L’accélération du processus d’intégration des 13.281 enseignants auxiliaires dans le cadre des fonctionnaires ;
  • Le remboursement aux ayants droit des précomptes au titre des cotisations de pension à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) par certains enseignants auxiliaires avant leur intégration dans le cadre des fonctionnaires ;
  • La résolution des préoccupations liées aux affectations et aux mutations des enseignants ;
  • L’amélioration de la prime unique spécifique à la fonction d’enseignant.

b. identifié les défis et besoins prioritaires auxquels le secteur de l’éducation demeure confronté, notamment le déficit des effectifs en ressources humaines, l’insuffisance des infrastructures scolaires, des équipements, des matériels et outils didactiques et pédagogiques pour les apprenants et le personnel enseignants et d’encadrement, l’enseignement technique et à la formation professionnelle, les infrastructures, les capacités de formation, de perfectionnement et d’adaptation des enseignants, à l’enseignement confessionnel, les primes des enseignants, la gestion et la gouvernance du système éducatif.

c. recueilli des données complètes, des informations et des explications détaillées concernant les moyens et les ressources budgétaires allouées au secteur de l’éducation.

AG : Quel est le statut des enseignants et des écoles au Togo ?

Au Togo, il existe principalement trois catégories d’enseignants : ceux qui émargent sur le budget de la fonction publique (Etat), les volontaires nationaux pris en compte par l’Etat pour une durée déterminée et les volontaires recrutés et payés par les parents d’élèves.

Bien que l’Etat ait organisé deux concours pour absorber les volontaires, ils sont encore au-delà de 5.000 dans le système.

Il existe une quatrième catégorie, les enseignants des écoles privées dépourvus de statut clairement défini.

AG : Est-ce que le nombre d’écoles répond à la demande ? Est-ce que les efforts sont suffisants ?

La répartition des écoles sur l’étendue du territoire est très inégale. Tandis que les écoles sont fermées fautes d’élève les faubourgs en manquent cruellement. Au niveau des milieux ruraux et nouvelles localités qui naissent ce sont les populations qui ouvrent des écoles dites d’initiatives locales.

AG : Quels sont les autres points de négociation ?

  • l’ouverture d’un concours pour recruter les enseignants volontaires encore présents dans le système ;
  • l’ouverture d’un concours pour le recrutement du personnel du corps d’encadrement pour combler le manque sur le terrain ;
  • la construction de nouvelles salles de classes pour décongestionner les effectifs pléthoriques des élèves.

AG : Comment communiquez-vous avec votre base ?

Par page Facebook. Une plateforme WhatsApp dessert les membres du bureau national et ceux des syndicats de base. La communication se fait aussi par les assemblées.

AG : Comment formez-vous ces membres ?

La fédération organise des ateliers de formation à travers les régions.

AG : Quelles sont vos sources de financement ?

La cotisation des membres est la principale source de financement. Elle bénéficie de certains appuis ponctuels pour l’exécution de certaines activités au niveau de certains partenaires techniques et financiers telle que la Banque Mondiale, l’UNICEF

AG : Quelles sont vos relations avec les bailleurs de fonds ?

Il n’y a pas de relation directe avec les bailleurs de fonds mais à travers la Coalition Nationale Pour l’Education Pour Tous (CNT/EPT) .

AG : Faites-vous partie d’une coalition de la société civile ?

La FESET est membre fondateur de la CNT/EPT et a son représentant dans le conseil d’administration. Son coordonnateur national y est le chef projet de l’éducation inclusive des enfants handicapés, un projet d’une durée de trois (03) ans (janvier 2018-décembre 2020) conjointement élaboré par la CNT/EPT et CBM  avec le financement de BMZ.

AG : Et au niveau de la coopération des syndicats d’autres pays ?

En dehors des rencontres internationales, la FESET ne coopère pas avec des syndicats d’autres pays à proprement dire.

AG : Que faites-vous comme études et recherches ?

Nous montons une étude sur la problématique de la baisse du niveau des apprenants surtout des filles dans les disciplines scientifiques mais il manque de moyens financiers.

Atelier de vulgarisation résultats évaluations acquis scolaires
Atelier enseignant de vulgarisation des résultats des évaluations des acquis scolaires

AG : Est-ce que les syndicats sont suffisamment équipés techniquement pour peser dans l’élaboration des politiques éducatives ?

La FESET assiste régulièrement aux revues du plan sectoriel de l’éducation, document de politique éducative. Aucun syndicat n’est suffisamment techniquement équipé pour peser dans l’élaboration des politiques éducatives au Togo. Un renforcement de compétences serait un atout.

AG : Comment les syndicats contribuent-ils à l’amélioration de la qualité de l’éducation ?

Notre syndicat initie des journées de réflexion pour créer un puissant cadre de redressement de la pauvreté de l’apprentissage scolaire à travers l’élaboration de supports pédagogiques (cahier de techniques de résolution de problèmes, cahiers d’exercices d’apprentissage de lecture au primaire). Un cahier de techniques de résolution de mathématiques de la classe de CM2 est disponible et en expérimentation de vulgarisation dans certaines écoles. La FESET manque de moyen pour imprimer et multiplier ce support pour toutes les écoles.

D’autres projets comme établir une corrélation entre les disciplines, surtout les mathématiques à travers les différents niveaux est » en réflexion.

Pendant le confinement dû à la pandémie de maladie à coronavirus, la FESET a enregistré avec le Réseau des Journalistes et Communicateurs Spécialisés en Education (RJCE) des séquences de résolution des sujets d’examen de CEPD dans le cadre des cours en ligne au cours de la fermeture des écoles dues au coronavirus.

Elle prépare en collaboration avec le Réseau des Journalistes et Communicateurs Spécialisés en Education (RJCE), suite à la mobilisation des parties africaines pour améliorer les résultats d’apprentissage par la CONFEMEN, des stratégies d’orientation des apprenants scolaires vers l’exploitation des émissions radio ou télé comme source et support additionnel d’apprentissage scolaire et/ou en dehors des classes.

AG : Merci pour ces informations.

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