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L’ADEV : 12 ANS D’ÉDUCATION ALTERNATIVE CITOYENNE POUR UN DÉVELOPPEMENT DE COMPÉTENCES À IMPACT SOCIÉTAL

Par Félicité Djoukouo, consultante

Mai 2021

INTRODUCTION

A côté des normes sociopolitiques qui encadrent le système éducatif et qui pourraient mouler les hommes et femmes dans un ensemble disproportionnel entrainant des inégalités sociales, il se posait un véritable problème lié au développement du potentiel de chaque individu. Des compétences qui au-delà de la vie de l’école, pourra permettre à tous, chacun en fonction de la catégorie sociale à laquelle il appartient, de construire une identité propre et de s’adapter à l’école de la vie. Tel est le socle sur lequel s’appuie l’ADEV depuis une dizaine d’année pour inscrire son action auprès des communautés locales au Cameroun. Son histoire, ses missions, les actions menées jusqu’ici ainsi que les obstacles rencontrés participent à la construction quotidienne de son dynamisme.

  Photo1 : Projection à l’orphelinat Fondation Fact dans le cadre du Malala Entrepreneurship and Leadership Programme

« N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui. Ce monde aura changé lorsqu’ils seront grands » Maria Montessori 

  1. L’ADEV : HISTORIQUE ET MISSIONS

L’Association des Acteurs de Développement (ADEV) malgré ses débuts balbutiants, a toujours avancé la tête haute. En effet, l’ADEV est le résultat d’une idée de projet qui a été dépliée collectivement pour la première fois en 2009.

L’équipe, alors constituée de jeunes étudiants en sciences sociales, était déterminée à rendre pratique certains enseignements relatifs aux gender studies, aux enquêtes de terrain, à la gestion environnementale et des projets. Elle a commencé à œuvrer principalement à travers les activités de sensibilisation, d’assainissement et d’assistance à la recherche, sous le nom de SYADEV (Synergie des Acteurs pour le Développement). La procédure de légalisation a été entamée en 2010, avant d’être butée à l’impossibilité d’utiliser le concept de Synergie.

L’équipe prendra donc la résolution de la dénommer « Association des Acteurs de Développement (ADEV) et son acte légal de naissance est signé le 19 juin 2012, par récépissé de déclaration n°00000730/RDA/JO6/BAPP. Au regard des transformations internes et dans le but d’insuffler un dynamisme orienté, le 27 mars 2015, est signé le rectificatif du récépissé de déclaration d’association n°00000347/RRDA/JO6/BAPP, portant ainsi Mme Félicité Djoukouo au poste de Directrice Exécutive, M. Élias Perrier Ngueulieu (Ph. D) comme Secrétaire général et Directeur de la recherche scientifique, Mme Irène-Flore Chiewouo Kuetche nommée Directrice technique, M. Joseph Eloundou (Responsable des affaires financières), Messieurs Bako Aoudoulaye (Ph. D ; alors présent à l’initiative du projet) et Samuel-Béni Ella Ella (Ph. D) sont choisis comme membres conseillers de ce bureau exécutif.

Sur le plan de ses missions, l’ADEV a pour cheval de bataille l’accompagnement des jeunes et des femmes en entrepreneuriat et leadership ; la sensibilisation et la formation, la recherche, la consultation, et l’expression débouchant sur des actions concrètes en faveur du genre et du développement durable. À cet effet, elle a pour objectifs de :

  • Former, éduquer et sensibiliser la jeunesse camerounaise sur les problèmes de développement ;
  • Renforcer et promouvoir la citoyenneté active des jeunes et des femmes ;
  • De promouvoir l’approche genre et sensibiliser sur les questions de Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents ;
  • De favoriser tout esprit de créativité, d’entrepreneuriat et de leadership et ;
  • D’offrir des services de consultation.

Photo 2 : Ramassage des déchet

2. LES ATOUTS ET LES PROJETS D’ÉDUCATION ALTERNATIVE

En douze années d’existence, la jeune et dynamique équipe de l’ADEV, toujours dans un esprit de passion et d’enthousiasme a réalisé plusieurs projets et activités qu’il est impossible de tous consigner ici. Ayant acquis de nombreuses connaissances en leadership (Lauréats de plusieurs académies de leadership), techniques managériales à travers des formations formelles et informels et tous travaillant de façon bénévole. L’Association des Acteurs de Développement a, depuis sa création, su compter sur la disponibilité de ses membres et l’implication grandissante des volontaires.

Dans cet ordre, existante en 2009 avec l’engagement de 5 acteurs, à sa légalisation en 2012, elle est portée par une dizaine de membres. De cette période à ce jour, elle a compté environ 20 membres, et plus de 50 volontaires avec des profils académiques et professionnels diversifiés (sciences sociales, politiques, économiques, juridiques, sciences de gestion, notamment). Agissant pour le moment dans cinq régions du Cameroun principalement, les compétences et atouts des membres de l’ADEV se manifestent sur le plan managérial, par la stabilité du bureau exécutif, marqué par une quiétude hors du commun dans l’univers de la société civile africaine et surtout camerounaise. Quiétude à laquelle s’associe une collaboration amicale et ambitieuse. À cela s’ajoute le partage d’une vision et des principes communs, notamment, la non-compromission, la non-politisation, l’engagement citoyen, la confiance, la transparence, la disponibilité, l’agilité, la frugalité, la solidarité.

L’ADEV met sereinement en œuvre les projets qui concernent la mise en valeur des savoirs, des savoir-être, et des savoir-faire. Alors, dans ce souci d’adapter l’éducation de chaque individu à son évolution, à celle de ses capacités, de ses besoins, de ses intérêts, l’ADEV a entrepris plusieurs projets de formation : des Séminaires de formation en montage de projet et Business plan (depuis 2009), en Cartographie et SIG (2018), sur les logiciels d’analyse de données (2019).

Mûri en 2013, le projet JEME (Journée de l’emploi et de l’Entrepreneuriat Jeune) a été mis en œuvre en 2014 et 2015, en collaboration avec certaines organisations de la société civile. Ce projet avait pour but d’offrir un espace de compétition aux équipes d’apprenants issus de plusieurs établissements ; espace, comme lieu de présentation des micro-projets en vue de soutenir la mise en œuvre des meilleures initiatives. Les équipes ayant été formées et coachées en « Montage et monitoring des projets pour les nuls (MPN) », « Gestion des équipes et du temps (GÉT) ». Cela relève de la pratique élargie de l’éducation différenciée (Vandelin Ngbwa, 2021).

Après la JEME qui a connu des difficultés relatives aux moyens de déploiement, l’ADEV s’est engagée dans le WeP (Welfare Program), dans la ville de Yaoundé et ses environs, toujours avec pour cible principale les établissements scolaires. Ce projet avait pour leitmotiv le bien-être, la protection de la santé de la population par l’assainissement du cadre de vie et la promotion du développement durable, la préservation des ressources naturelles. C’est au cours de cette fin d’année 2016 qu’est né le slogan actuel « Stop talking, start acting » ; l’inspiration étant le produit d’une situation de satisfaction et d’émerveillement des jeunes lycéens et collégiens qui, étaient en ateliers pratiques, avaient reçu des plants d’arbres à planter « pour un environnement générateur d’oxygène et une éducation durable ».

Depuis 2015, l’ADEV met en œuvre le projet Malala Entrepreneurship and Leadership Program. Le projet porte le nom Malala (Youssafzai) puisqu’il s’agit de véhiculer un modèle d`engagement et de réussite à la fois sociale et scolaire constituant incontestablement une source d`inspiration pour les jeunes de par le monde, afin que ces derniers à leur tour puissent devenir des modèles, des agents de changement pour leurs compatriotes.  Plus important projet d’éducation alternative de l’organisation, le MELP prend en compte deux variables innovantes : le leadership et le genre. Un programme se déclinant en modules de formations ainsi qu’une période de mentorat.

Photo3 : Clôture du Malala Entrepreneurship and Leadership Program à l’Institut Polyvalent Wagué 2017.

Le souci de construire une société juste, égalitaire et inclusive a également amené l’ADEV à s’investir pour la promotion du genre et davantage aux cotés des femmes et des personnes en situation de handicap. A ce sujet on peut citer les projets suivants :

  • All for Gender Studies (AGES) : Ce projet initié depuis 2015 et qui n’a toujours pas vu le jour consiste en la création d’un centre de documentation, d’information et de recherche sur le genre et les femmes à Yaoundé, au Cameroun. Ce projet a pour objectif de valoriser l’information et la recherche sur le genre pour une meilleure prise en compte des besoins des hommes et des femmes dans les politiques et programmes de développement. Il s’agira à la fin du projet de mettre sur pied une bibliothèque physique et numérique sur le genre, ainsi qu’une plate-forme de consultation-conseil en Genre.
  • Le Gender&sport : depuis 2018 à travers la Campagne #ChallengeYourself, l’ADEV organise des randonnées somment des différentes collines que compte la ville Yaoundé. Des parcours visant à sensibiliser, éduquer, promouvoir le genre afin de lutter contre les violences basées sur le genre et développer le leadership. En effet, pendant la période de confinement anti-COID19 en 2020, le projet Gender&Sport s’est transformé en une mobilisation virtuelle pour contribuer à la santé physique, émotionnelle et au renforcement de la sensibilité genre des participants.
  • Le dialogue engagé OSC et parlementaires camerounais (2021) qui a eu lieu en janvier 2021 aura rassemblé à la fois les jeunes les leaders de la société civile et les femmes députées du Cameroun, afin d’élaborer un plaidoyer pour la prise en compte du genre dans la planification et la budgétisation publique.

L’ADEV s’investit par ailleurs chaque année, aux côtés du Ministère de la Femme et de la Famille, d’ONUFEMMES et de l’UNFPA pour la commémoration des journées des droits de la femme, des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, ou encore celle des personnes handicapées. Un investissement qui se traduit par des séances de sensibilisation et d’accompagnement socio psychologique. On peut citer ici de nombreuses actions concrètes : l’Acquisition d’une cargaison de 20.000 livres pour des établissements des régions du Centre et du Grand nord du Cameroun, L’atelier sur l’intelligence émotionnelle, Atelier pratique et de leadership avec l’Association des femmes handicapées dynamiques de Yaoundé, ou encore l’impressionnante étude portant sur « genre et politiques publiques en matière de santé sexuelle et reproductive chez les couples de personnes en situation de handicap qui visait à analyser la prise en compte des personnes en situation de handicap lors de l’élaboration des politiques de santé au Cameroun (COCADEV 2019-2020).

3. LES OBSTACLES À LA RÉALISATION DES PROJETS D’ÉDUCATION ALTERNATIVE ET PERSPECTIVES POUR UNE REDYNAMISATION

Malgré les efforts et l’optimisme, deux obstacles majeurs compromettent le déploiement efficient de notre organisation : l’insuffisance des ressources matérielles et financières et la diversification des ressources humaines. En ce qui concerne le premier obstacle, le plus redoutable, il est important de relever qu’en dehors des deux dernières années, l’ADEV n’a pas reçu de financement important, pouvant lui permettre de gagner en autonomie ou en totale sérénité dans la mise en œuvre des projets sociaux, humanitaires. La plupart des activités éducatives, de sensibilisation ou de formation relèvent de la prise en charge, sous contribution des membres, principalement du bureau exécutif[1]. Cela inclut la prise en charge des volontaires, ainsi que des équipements divers. Toutefois, les activités d’appui à la recherche et des formations séniores ont souvent généré des revenus de fonctionnement, aussi utilisés dans le cadre de ces projets. La défaillance financière et d’équipements de travail (matériels de bureau, intrants de planification, logistique de déploiement sur le terrain, etc.) contribue largement à la lente mise en œuvre des projets ou l’absence d’optimisation. À cela s’ajoute la diversification des membres, dans plusieurs secteurs d’activités, avec des contraintes de distance. Ce qui, malgré les bienfaits du numérique, entraine souvent des ralentis dans la progression prévue. Fort heureusement, l’évolution incessante de la demande d’adhésion et de service de volontariat permet de combler des cas d’indisponibilité lors des travaux nécessitant la présentielle.

CONCLUSION

Au terme de ces propos, il demeure que l’ADEV devra, pour une redynamisation effective et une valorisation optimale de ses atouts, maintenir son socle managérial des ressources humaines ainsi que les valeurs humaines, sociales et laborieuses qui ont présidé à sa création et à son maintien. Toutefois, la disponibilité des ressources accompagnatrices boostera à coup sûr ces remarquables œuvres réalisées jusqu’ici et surtout intensifiera son engagement pour davantage de disponibilité opérationnelle en offres de formation, en consultation et surtout en accompagnement des différentes couches sociales.

Nos besoins

  • Chaises (30)
  • Ordinateurs portables (04)
  • Projecteur
  • Écran de projection
  • Appareil photo

Imprimante / Copieur laser couleur

  • Bureau (6 tables +3 tables)
  • Flipchart
  • Rallonges
  • Modem Internet Camtel
  • Cafetière
  • Tasses
  • Matériel secrétariat (papier blancs, marker, stylo, chemise cartonnée etc)

[1] Au plan mini-financier, la plupart des membres de l’ADEV ont toujours su s’acquitter de leur cotisation, afin que les projets et/ou activités de son plan stratégique puissent être réalisés. Au-delà de ces cotisations, le bureau exécutif et certains conseillers ont régulièrement été prompts à soutenir des initiatives novatrices ou humanitaires nécessaires.

 

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